6 juin 2023

La plus grande dictée du monde !

À Paris, un évènement bien français sur 
Les chants ...
Les champs ...
😉
Les Champs-Élysées!

📸 ALAIN JOCARD / AFP


" Record battu ! Hier, Paris a accueilli la plus grande dictée du monde🥇
Près de 1 700 personnes se sont réunies sur la plus belle avenue du monde, transformée en salle de classe à ciel ouvert pour l’occasion ! "




" La plus grande dictée du monde a été organisée ce dimanche 4 juin en plein cœur de Paris. Découvrez les trois textes sur lesquels ont planché plus de 5000 participants.
Dimanche 4 juin 2023, sur les Champs-Élysées [...] "

Dictée 1: «La dictée de notre enfance», lue par Augustin Trapenard

Texte d’Alphonse Daudet, intitulé «La Mule du pape» issu des Lettres de mon Moulin


Qui n’a pas vu Avignon du temps des Papes, n’a rien vu. Pour la gaieté, la vie, l’animation, le train des fêtes, jamais une ville pareille. C’étaient, du matin au soir, des processions, des pèlerinages, les rues jonchées de fleurs, tapissées de hautes lices, des arrivages de cardinaux par le Rhône, bannières au vent, galères pavoisées, les soldats du Pape qui chantaient du latin sur les places, les crécelles des frères quêteurs ; puis, du haut en bas des maisons qui se pressaient en bourdonnant autour du grand palais papal comme des abeilles autour de leur ruche, c’était encore le tic tac des métiers à dentelles, le va-et-vient des navettes tissant l’or des chasubles, les petits marteaux des ciseleurs de burettes, les tables d’harmonie qu’on ajustait chez les luthiers, les cantiques des ourdisseuses ; par là-dessus le bruit des cloches, et toujours quelques tambourins qu’on entendait ronfler, là-bas, du côté du pont. Car chez nous, quand le peuple est content, il faut qu’il danse, il faut qu’il danse ; et comme en ce temps-là les rues de la ville étaient trop étroites pour la farandole, fifres et tambourins se postaient sur le pont d’Avignon, au vent frais du Rhône, et jour et nuit l’on y dansait, l’on y dansait… Ah! l’heureux temps! l’heureuse ville!


Dictée 2: «La dictée d’aujourd’hui», lue par Katherine Pancol

Texte de Véronique Ovaldé, issu de son roman Fille en colère sur un banc de pierre

Pour le moment, figurez-vous ces quatre petites filles sur une île baignée de soleil. Elles ont chacune deux ans d’écart avec la précédente. Un rythme parfait, répétait leur mère. Un bébé́ tous les deux ans. L’une commence à babiller quand la suivante arrive. Il fallait bien que quelque chose soit parfait dans cette progéniture exclusivement féminine.

Elles eurent toutes six ans un jour ou l’autre sur cette île. Ce fut le meilleur moment de leur vie - sans doute parce qu’à six ans elles étaient trop égoïstes et comblées pour percevoir les ténèbres. Souvenez-vous de cet âge où la vue d’un lit vous donnait envie de faire du trampoline et pas du tout de vous y assoupir. Souvenez-vous de cet âge où jamais vous ne marchiez mais toujours sautilliez.

Souvenez-vous de cet âge où vous aimiez tant que l’on vous chatouille et vous riiez. De ce rire particulier, hoquetant, idéal, éphémère, un rire de plaisir pur, un rire qui disait: «Je n’en ai pas assez, je n’en aurai jamais assez, je veux que ça continue toujours.»


Dictée 3: «La dictée sportive», lue par Pierre Rabadan

Texte de Daniel Herrero, issu de son Dictionnaire amoureux de l’ovalie

«Le rugby commence devant...» Sans cette bataille essentielle, sans cette indispensable introduction, inutile de faire de grands discours, et encore moins d’envisager de belles envolées de trois-quarts. Gagner le ballon, dominer la conquête et si possible au passage martyriser l’adversaire, voilà les fondamentaux de toute aventure sur un terrain de rugby. À défaut d’être subtil, ce commandement, authentique Table de la Loi ovale, a au moins le mérite d’être accepté par tous les protagonistes, des joueurs aux entraîneurs, en passant par les arbitres, les spectateurs et les journalistes!

Le sens de l’expression diffère légèrement selon qu’elle est employée avant ou après la rencontre. Avant, elle a vertu d’avertissement. À quelques minutes du coup d’envoi, le capitaine adresse les derniers conseils à ses joueurs et glisse comme une piqûre de rappel: «Le rugby commence devant!» Silence. Personne ne conteste cette grande vérité. Chacun sait que sans les fondamentaux, point de salut! Des hématomes en guise de trophée!


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