Souvenirs
" Voyez partir l’hirondelle,
Elle fuit à tire d’aile,
Mais revient toujours fidèle,
À son nid,
Sitôt que des hivers le grand froid est fini.
L’homme, au gré de son envie,
Errant promène sa vie
Par le souvenir suivie
De ces lieux
Où sourit son enfance, où dorment ses aïeux.
Et puis, quand il sent que l’âge
A glacé son grand courage,
Il les regrette et, plus sage,
Vient chercher
Un tranquille bonheur près de son vieux clocher."
Rouen, 1869
GUY DE MAUPASSANT
Maisons à colombages de toutes les couleurs!
À mes amis L. B. et S.-B
" Amis ! c'est donc Rouen, la ville aux vieilles rues,
Aux vieilles tours, débris des races disparues,
La ville aux cent clochers carillonnant dans l'air,
Le Rouen des châteaux, des hôtels, des bastilles,
Dont le front hérissé de flèches et d'aiguilles
Déchire incessamment les brumes de la mer ;"
VICTOR HUGO
" Je n'habite pas à Rouen. Je n'y travaille pas, et ne touche par aucun point au jeu social de la cité. Mais pour moi c'est la Ville. J'y vais passager clandestin, pour flâner par les rues et les places, de Saint-Maclou au Vieux Marché, pour boire des instants qui conjuguent au présent le charme transparent du séculaire "
PHILIPPE DELERM
Place du Vieux-Marché
" [...] remontez le temps face à l’un de ses plus beaux joyaux : la magnifique horloge astronomique ornant l’arcade en pierre sculptée qui enjambe la rue du Gros-Horloge, du nom de ce trésor de la Renaissance, auquel se greffe un beffroi gothique offrant un panorama exceptionnel sur la ville."
" J'ai vu Rouen. Dis à Boulanger que j'ai vu Rouen. Il comprendra tout ce qu'il y a dans ce mot. J'y ai passé les journées du 13 et du 14. J'ai vu tout, la chambre des comptes, l'Hôtel du Bourg theroulde, le palais de justice, le Gros-Horloge, Saint-Ouen, Saint-Maclou, les vitraux de Saint-Vincent, les fontaines, les vieilles maisons sculptées, et l'énorme cathédrale qui fait à tout moment au bout des rues de magnifiques apparitions. Je suis monté sur le clocher de la cathédrale et sur la tour de Saint-Ouen. La ville et le paysage, de là-haut, sont admirables."
VICTOR HUGO
Les artistes du pavé !
" O Jeanne sans sépulcre et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants, peu importent tes vingt mille statues, sans compter celles des églises : à tout ce pour quoi la France fut aimée, tu as donné ton visage inconnu. Une fois de plus, les fleurs des siècles vont descendre. Au nom de tous ceux qui sont ou qui seront ici, qu’elles te saluent sur la mer, toi qui a donné au monde la seule figure de victoire qui soit aussi une figure de pitié ! "
ANDRÉ MALRAUX (Discours - 31 mai 1964)
Jeanne d’Arc, A Domrémy
" Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas.
Meuse, adieu : j’ai déjà commencé ma partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas.
Voici que je m’en vais en des pays nouveaux :
Je ferai la bataille et passerai les fleuves ;
Je m’en vais m’essayer à de nouveaux travaux,
Je m’en vais commencer là-bas des tâches neuves.
Et pendant ce temps-là, Meuse ignorante et douce,
Tu couleras toujours, passante accoutumée,
Dans la vallée heureuse où l’herbe vive pousse,
O Meuse inépuisable et que j’avais aimée.
[...]
Quand reviendrai-je ici filer encor la laine ?
Quand verrai-je tes flots qui passent par chez nous ?
Quand nous reverrons-nous ? et nous reverrons-nous ? "
CHARLES PÉGUY
(Extrait)
" [...] vous voilà sur la place du Marché, où la curieuse église Sainte-Jeanne-d’Arc érigée en 1979 (écrin de vitraux Renaissance et d’une nef en bois inspirée d’un bateau renversé) commémore le destin tragique de la Pucelle d’Orléans, qui y fut brûlée vive en 1431… Désormais plus joyeux, le lieu constitue le cœur animé de la vie rouennaise, où s’alignent de charmantes façades à pans de bois du Moyen Âge, et celle de la plus vieille auberge de France !"
" La représentation de Jeanne est partout à Rouen. Noms de rues, de places, de cafés, de circuits touristiques jusqu’aux sucreries, ce personnage historique fait partie de l’identité de la ville aussi bien pour les rouennais que pour les touristes. "
" Au reste, je rentre accablé de fatigue; je viens de me donner le plaisir de revoir Rouen, comme si j'y arrivais pour la première fois. Par des raisons que je dirai, Rouen est la plus belle ville de France pour les choses du moyen âge et l'architecture gothique."
[...]
Ce qui est admirable à Rouen, c'est que les murs de toutes les maisons sont formés de grands morceaux de bois placés verticalement à un pied les un des autres: l'intervalle est rempli par de la maçonnerie. Mais les morceaux de bois ne sont point recouverts par le crépi; de façon que, de tous les côtés l'oeil aperçoit des angles aigus et des lignes verticales."
STENDHAL
En quittant Rouen... Surprise!
Photographies José Maria Laura
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