Pour celui qui se cache loin des rues flamboyantes
dans un coin du pays où la campagne est neige
où la mer porte en elle des flammes encore brûlantes
et les ciels givrés des vagues qui font cortège.
Pour celle qui a froid dans une pièce vide
les enfants sont partis chez une autre famille
ils ont bien chaud ailleurs dans un foyer solide
même quand elle n’y pense pas elle a les yeux qui brillent.
Pour celle qu’on a battue ouverte et laissée là
dans sa fin d’adolescence au début de l’hiver
ses amis lui répètent ma chérie tu verras ça ira
mais elle sent tout son coeur et son corps à l’envers.
Pour celui qui attend sur un bord de chemin
en lisière d’un village où sa mère vit maintenant
il sait bien qu’à son âge on peut mourir demain
mais il n’ose pas revenir chaque jour il attend.
Pour celle qui tient une main avant le grand départ
au bord d’un lit échoué dans un couloir d’urgence
la peau contre la peau dans un dernier silence
pour une petite joie il n’est jamais trop tard.
Pour celui qui rentre à pied en suivant dans la zone
une ligne droite percée de hangars de magasins
son estomac ne rugit plus d’avoir si faim
autour de lui toutes les enseignes font l’aumône.
Pour celle qui a travaillé dur pour un amour absent
Pour cet amour absent qui se tue à l’entrepôt
Pour celle qui retourne les poches de son manteau
Pour ce manteau volé au lit d’un vieil amant
Juste avant noël tous les sanglots
ont la forme d’un gros flocon.
Avant Noël de Cécile Coulon,
lu par Laurence Vielle :
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