10 déc. 2021

La légende de Saint Nicolas ...

 ... dessinée par PHILIPPE DELESTRE


...et racontée par RL LEUCART

La légende du Saint Nicolas raconte que, dans la région Lorraine, entre Nancy et Metz, l'hiver approchant, trois enfants, partis glaner dans les champs, se perdirent sur le chemin du retour. Attirés par la lumière filtrant des fenêtres d'une maison, ils s'approchèrent et frappèrent à la porte.

L'homme qui leur ouvrit, Pierre Lenoir (Peter Schwartz dans la culture germanique), boucher de son état, accepta de leur donner l'hospitalité pour la nuit. En fait, sitôt les enfants entrés, il les tua, puis à l'aide de son grand couteau, les coupa en petits morceaux, pour finalement les mettre dans son saloir (un grand baquet empli de sel), afin d'en faire du petit salé.

Saint Nicolas, chevauchant son âne, vint à passer par là et frappa à son tour à la porte du boucher. L'homme, n'osant pas rejeter un évêque, le convia à dîner. Son invité lui demandant du petit salé, le boucher comprit qu'il était découvert et, pris au piège, avoua tout. Le saint homme étendit alors trois doigts au-dessus du tonneau de petit salé, reconstituant et ressuscitant ainsi les trois enfants.

Saint Nicolas enchaîna le boucher à son âne et le garda auprès de lui pour le punir. Il devint le père Fouettard, être mauvais, dont le rôle est de réprimander les enfants désobéissants et les cancres, fort de son caractère violent et irascible. Toujours vêtu de noir, caché sous une cagoule et une épaisse barbe noire, il incarne tout l'opposé de Saint Nicolas, en somme, qui arbore une belle barbe blanche, des vêtements colorés d'évêque (mauve et blanc, avec une crosse, dorée à l'origine, puis rouge et blanche, ce qui le rapproche du Père Noël actuel (Saint Nikolaus devint Santa Klaus)), et donne toujours l'image d'une personne bienveillante.

Une partie des attributs régionaux de saint Nicolas serait inspirée du dieu scandinave Odin. En effet, ce dernier est toujours accompagné de ses deux corbeaux « qui voient tout », et de son cheval Sleipnir, tout comme saint Nicolas est dans certaines régions accompagné de deux Zwarte Pieten et de son cheval.

MERCI



Il était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.

S'en vont un soir chez un boucher :
Boucher, voudrais-tu nous loger ?
Entrez, entrez, petits enfants,
Y a de la place, assurément.

Ils n'étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués,
Les a coupés en p'tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux.

Saint Nicolas au bout d'sept ans
Vint à passer dedans ce champ,
Alla frapper chez le boucher :
Boucher, voudrais-tu me loger ?

Entrez, entrez, saint Nicolas,
Y a de la place, il n'en manque pas.
Il n'était pas sitôt entré
Qu'il a demandé à souper.

Voulez-vous un morceau d'jambon ?
Je n'en veux pas, il n'est pas bon.
Voulez-vous un morceau de veau ?
Je n'en veux pas, il n'est pas beau.

Du p'tit salé, je veux avoir
Qu'il y a sept ans qu'est au saloir.
Quand le boucher entendit ça,
Hors de sa porte il s'enfuya.

Boucher, boucher, ne t'enfuis pas
Repens-toi, Dieu te pardonn'ra.
Le grand saint étendit trois doigts
Les trois enfants ressuscita.

Le premier dit : j'ai bien dormi.
Le second dit : Et moi aussi.
Et le troisième répondit :
Je croyais être au Paradis.

(d'après la version de Gérard de Nerval)


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