Avec ce film attachant et subtil, Ruben Alves persiste et signe après le carton de La Cage dorée.
Un couple de concierges portugais qui a le mal du pays mais que leurs proches et leurs employeurs vont tout faire pour les retenir à Paris. Alex, un jeune homme de 24 ans qui entreprend de réaliser son rêve de gamin : devenir Miss France. Deux films, deux ambiances et pourtant une même logique chez Ruben Alves : partir d’un sujet à forte consonance sociétale pour emmener son récit vers la comédie attachante et populaire. Ne pas se servir de ces thématiques – qui donnent si souvent naissance à ces soporifiques films à sujet – mais les servir. Miss en constitue donc le parfait symbole. Car tout au fil de cette histoire, il va désamorcer un par un tous les clichés auxquelles on peut s’attendre (sur ce garçon qui n’est jamais aussi lui-même que drapé dans une féminité explosive, ce travesti haut en couleurs qui le soutient dans son défi fou, le concours de Miss France…) sans jamais donner l’impression d’y toucher mais avec une flamboyance assumée. Miss ne se construit pas autour d’un facile vrai-faux suspense sur le moment où la supercherie va être découverte mais comme un récit initiatique où, plus que l’écharpe de Miss, Alex part à la conquête de lui- même sans s’apercevoir que son égocentrisme grandissant va blesser son plus proche entourage. Il y a de la subtilité à revendre dans ce Miss porté par une distribution sans faute, de laquelle émerge Thibaut de Montalembert exceptionnel en travesti dont les heures de gloire sont bien loin derrière lui. Ruben aime autant ses acteurs que ses personnages. Et cette passion-là traverse l’écran.
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